SIDI OULD TAH ELU PRESIDENT DE LA BANQUE AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT
L'événement de cette journée est assurément l'élection de notre compatriote Sidi O/ Tah en qualité de Président de la Banque Africaine pour le Développement. Nul doute que sa brillante élection est synonyme d'un plébiscite face à quatre autres candidats. Il recueillerait plus de 75% des voix. Ce qui constitue une performance remarquable. Quels enseignements tirer de cette victoire de Sidi O/ Tah ? Deux se dégagent de mon point de vue.
Le premier est le succès de son bilinguisme, voire son trilinguisme. Français, anglais, arabe. Répondre avec facilité aux journalistes l'interrogeant sur leur propre langue a été un avantage comparatif lui permettant d'office de se distinguer de ses concurrents, en particulier les Anglophones. C'est aussi une leçon, une belle opportunité que nos champions d'une arabité exclusive devraient désormais intégrer. L'avenir c'est le bilinguisme avec le français, comme langue obligatoire dès le cycle primaire pour permettre à nos futures élites de s'ouvrir à d'autres cultures. Il ne faut faire aucun complexe vis-à-vis du français qui fait partie de notre patrimoine linguistique depuis des décennies. Une richesse qui nous permet de nous imposer dans notre environnement francophone comme aujourd'hui. Un mauritanien parlant l'arabe uniquement n'aurait pas été éligible comme Sidi O/ Tah. Aussi pour générer de futurs Sidi le français et même l'anglais devront être inclus avec un fort pourcentage dans le système éducatif.
Le second enseignement est le succès incomparable de notre diplomatie avec l'arrivée aux commandes du président Mohamed Cheikh Ghazouani. Le domaine dans lequel il excelle au point de sortir du lot est cette capacité, cette assurance unique à entretenir d'excellentes relations avec tous ses voisins et collègues de la sous-région. Son prédécesseur nous avait habitués à des relations en dents de scie avec les voisins. Le Président Ghazouani a su fédérer tous les dirigeants autour de sa personne. Faisant ainsi preuve d'un entregent discret fort efficace inspirant respect et considération de tous ses pairs. Le Président sénégalais ne lui avait-il pas dédié sa première visite officielle après son élection ?
Comme je le rappelais dans une de mes publications sur Cridem, il faut reconnaître le "sans faute" du chef de l'État sur le plan diplomatique au cours de ses 70 mois d'exercice présidentiel sans l'ombre d'aucun couac avec les États voisins. Une performance qui mérite une mention très honorable. L'élection de Sidi Ould Tah s'inscrit en droite ligne de cette brillante et pacifique diplomatie symbolisée par le Chef de L'État.
BECHIR FALL